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17 mai: Journée internationale contre l’homophobie

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Le 17 mai est une date symbolique pour les personnes homosexuelles. L’homosexualité est retirée de la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 17 mai 1990.

La Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie (International Day Against Homophobia, Transphobia and Biphobia) se tient le 17 mai. Pour la première fois,  Louis-Georges Tin, professeur et activiste français, l’organise de façon internationale en 2005.

Le 17 mai est une date symbolique pour les personnes homosexuelles. L’homosexualité est retirée de la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 17 mai 1990.

La Fondation Émergence crée en 2003 la première journée nationale contre l’homophobie au Québec. Depuis la Fondation Émergence organise une campagne de sensibilisation chaque année. D’autres organismes ont repris cette journée pour la célébrer dans de nombreux pays.

Cette journée permet de réfléchir sur les violences verbales et physiques que subissent ces personnes partout dans le monde. Le thème de l’année est:  « Ensemble: résister, soutenir, guérir! »

L’action de l’Union Européenne

L’Union européenne a réaffirmé son engagement à respecter, protéger et promouvoir la pleine et égale jouissance des droits de l’homme pour les personnes LGBTI+. Il est impensable de voir encore 69 pays considérer les relations consentantes entre personnes de même sexe, comme des infractions pénales. Dans 11 d’entre eux, l’homosexualité est passible de la peine de mort.

Suite à la pandémie, le nombre des violences et des discriminations envers les personnes LGBTI, (violence domestique, discours et crimes de haine) ont augmenté. On a assisté à une augmentation du nombre d’arrestations et de détentions arbitraires, des agressions physiques et des traumatismes psychologiques.

Grâce au plan d’action de l’UE (2020-2024) en faveur des droits de l’homme et de la démocratie, et la  première stratégie en faveur de l’égalité de traitement à l’égard des personnes LGBTIQ pour la période 2020-2025, l’UE favorise l’égalité dans toutes les sphères de la vie, tant en son sein qu’à l’extérieur de ses frontières.

Paris et l’IDAHOTB

La ville de Paris a profité de la Journée mondiale contre l’homophobie pour annoncer qu’elle se déclarerait prochainement zone de liberté pour les personnes LGBTI+. Elle apporte un soutien important à l’international à ces personnes en danger.

C’est un geste symbolique en réaction à l’inquiétant recul des droits et la répression vis-à-vis des minorités sexuelles et de genre dans le monde.

En mars dernier, le Parlement européen a adopté une résolution similaire en réaction aux « zones sans idéologie LGBT » décidées par une centaine de collectivités locales polonaises.

Début juin, Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la maire PS Anne Hidalgo chargé des droits humains, de l’intégration et de la lutte contre les discriminations, présente un vœu pour déclarer l’ensemble de la capitale « zone de liberté LGBTQI + ».

Cette déclaration comprend des mesures concrètes de protection et d’accompagnement des publics LGBTQI +. Elle présente aussi des programmes de formation dans ce domaine pour les agents de la future police municipale parisienne.

C’est l’occasion pour la capitale de réaffirmer son soutien à l’égalité des droits sexuels et reproductifs des personnes LGBTQI +. Parmi eux, la PMA (procréation médicalement assistée) universelle et gratuite aux couples de femmes, et son positionnement pour l’interdiction des thérapies de conversion en France.

Plaque commémorative

En 2011, le Conseil de Paris vote sur proposition du PCF-PG,  l’apposition d’une plaque à l’angle des rues Bachaumont et Montorgueil en hommage à Jean Diot et Bruno Lenoir. En 1750, ils étaient les 2 derniers français  connus pour avoir été condamnés à la peine de mort en raison d’une pratique homosexuelle.

La plaque est apposée en 2015; elle sera vandalisée et nettoyée le même jour en 2018.  Chaque année depuis, une gerbe est déposée.

Prix international des droits LGBT+ de la Ville de Paris

Le Prix international des droits LGBT+ de la Ville de Paris  est un rendez-vous annuel créé le 17 mai 2018. Il récompense l’action de ceux et celles (associations ou militants) qui défendent et font avancer les droits LGBT+ en France et à l’étranger.

Les lauréats 2021

Prix Français: Les Dégommeuses

Cécile Chatrain crée l’association « Les Dégommeuses » en janvier 2012. Equipe de foot féminin en 2010, elle devient 2 ans plus tard une association voulant promouvoir ce sport tout en luttant contre les discriminations dans le monde du sport et principalement du foot.

Les dégommeuses – Les Dégommeuses est une équipe de foot majoritairement composée de lesbiennes qui utilise le sport pour lutter contre les discriminations

Mentions spéciales:

Collectif lntersexes et Allié·e·s – LGBTIO+//MOGAI collectif

Le Collectif LGBTIQ+//MOGAI est né le 8 novembre 2016, journée internationale de la solidarité intersexe, par et pour les personnes intersexes. Il  s’oppose à l’approche pathologisante des personnes intersexes. Le collectif prône l’autodétermination de ces personnes avec la protection de leur intégrité physique.

Ses actions: groupes de soutien et d’échanges, partage de savoirs théoriques et historiques sur les conditions et les luttes intersexes. Un personnel formé s’adresse à ces personnes et leur entourage.

Le collectif est à la base de la suppression de la mention de sexe ou de genre à l’état-civil (le respect du droit à l’autodétermination des personnes).

L’association Arab Network for Knowledge about Human rights (ANKH)

En 2018, un groupe de défenseurs des droits humains égyptiens, vivant en France, crée l’association Arab Network for Knowledge about Human rights (ANKH). Ils aident et soutiennent les droits des groupes minoritaires dans la région euro-méditerranéenne, dont la communauté LGBTQI et les personnes vivant avec le VIH. L’association mène des actions de plaidoyer en documentant la situation dans les pays concernés par son action.  Ils se mobilisent en faveur de la libération de défenseurs des droits (Hossam Ahmed, Eman AI-Helw, Malak EI-Kashif) et apportent une aide concrète aux personnes en danger dans leur pays d’origine.Elle travaille avec des associations reconnues dont l’ONG Chrétienne contre la torture et la peine de mort (ACAT). ANKH se mobilise en faveur de la libération des personnes ou l’association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans. L’immigration et le séjour (Ardhis) pour les questions d’asile sont aussi dans son programme.

Association ANKH | ANKH association | ANKH

Prix francophone: Lesbian Life Association Côte d’Ivoire (LLACI)

LLACI est une association basée à Abidjan, présidée par Mme Diane Alexis Ouattara. Elle s’adresse aux femmes lesbiennes, bisexuelles et trans (LBT). Son but est de soutenir les actions menées en faveur des LBT. Elle lutte nationalement et internationalement pour la promotion des droits des LGBTI.

Ses espoirs: Faire évoluer les mentalités sur l’homosexualité. Créer une atmosphère agréable de par ses actions pour les LGBTI de Côte d’Ivoire, face à la stigmatisation et l’intolérance auxquels cette communauté fait face.

Ses actions: Créer un cadre de partage et de militantisme autour du dialogue, des débats, de la sensibilisation et la formation. Changer le regard des populations sur les homosexuels en général.

LLACI – Africa Gay Rights

Mention spéciale: Mawjoudin « on existe », Tunisie

Mawjoudin « on existe », est une association tunisienne qui lutte pour garantir l’égalité, protéger les droits humains, les droits sexuels des membres de la communauté LGBTQI+ et les autres groupes marginalisés.

Elle propose des espaces sécurisés de soutien et de suivi psychologique aux victimes de discriminations. Elle propose des lieux d’écoute entre les membres de la communauté et donne des informations sur les droits des personnes LGBTQI+. Un réseau de professionnels de la santé et du droit est à leur disposition. Elle fait un travail important de plaidoyer pour interpeller sur les cas d’arrestations arbitraires liées uniquement à l‘identité de genre ou à l’orientation sexuelle, voire d’autres cas de torture perpétrés par la police. Chaque année depuis 2018, l’association organise au centre de Tunis, le festival du film queer, premier de son genre dans le pays et en Afrique du Nord.

Prix International

Lauréat 2021 : Atlas Nienawisci – Atlas de la Haine.
Jakub Gawron, Paulina Pajak, Pawet Preneta et Kamil Maczuga

Les militants LGBTI polonais Jakub Gawron, Paulina Pajak et Pawet Preneta, Kamil Maczuga ont fondé en 2019 le site internet Atlas de la Haine (Atlas Nienawisci). Ce site surveille, suit l’actualité et cartographie des collectivités locales polonaises qui adoptent, rejettent ou mettent en suspend des résolutions. Il déclare les « zones sans-LGBT« , « zones sans idéologie LGBT » ou  « zones anti-LGBT« . Aujourd’hui, plus de 700 collectivités locales polonaises ont adopté ce type de résolution.
Nominés au Prix Sakharov du Parlement européen 2020 pour l’Atlas de la Haine, ils font l’objet de poursuites judiciaires de la part de 5 collectivités locales qui les accusent de porter préjudice à leur réputation. Elles réclament des excuses publiques ainsi que des dommages et intérêts pour les organisations pro-familiales.

Mentions spéciales:

-Mrs. Sandra Melhem. founder of Club Ego Beirut

L’initiative « Queer Relief Fund « vient en aide à la communauté LGBTQI+ du Liban affectée par l’explosion au port de Beyrouth le 4 aout 2020.  Elle s’adresse à ceux qui ont tout perdu (désorientés, sans abri, sans travail et sans revenu). Sans logement, ils sont souvent rejetés par leur famille.

-LGBT Russian Network. Svetlana Zakharova

Ce réseau LGBT russe est conçu en Avril 2006. Organisation interrégionale, elle prône l’égalité des droits et le respect de l’intégrité humaine, quelle que soit l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Elle unifie et développe des groupes de défenses et fournit des services sociaux et légaux. Contesté par le gouvernement russe depuis plusieurs années, elle lutte à travers le pays en aidant les gens à fuir.

-Ms. Shamin Salim, Club Ego Beiru

Shamim Salim est une féministe handicapée queer musulmane et une militante des droits humains. Elle vit son existence comme une déclaration politique. Créant plus d’opportunités pour les jeunes LGBTQI+ et les femmes, elle revendique leur place, prend la parole et fait avancer le mouvement.

Depuis 4 ans, elle travaille avec le Church World Service (CWS)  sur le plaidoyer religieux pour les personnes LGBTQI+. Elle incite les chefs religieux au Kenya à entreprendre des actions en faveur de l’inclusion des personnes LGBTI.

Shamim est également :

  • Co­ fondatrice de Henna Space, organisation pour les femmes queer musulmanes et les queers handicapés travaillant sur l’intersectionnalité de la religion, de la sexualité et du handicap
  • Membre de l’African Queer Youth Initiative, réseau de jeunes militants et d’organisations mobilisant, soutenant et amplifiant la voix des militants LGBTQI+ et créant une visibilité et des réseaux stratégiques pour soutenir les jeunes LGBTQI+ en Afrique
  • Membre du conseil d’administration d’UHAI EASHRI, fonds d’activistes autochtones qui fournit des ressources flexibles et accessibles pour soutenir l’activisme de la société civile autour des questions de sexualité, santé et droits humains dans la région de l’Afrique de l’Est.

Prochain événement

Plusieurs Gay Pride doivent avoir lieu dans les grandes villes françaises, cette année. Certaines villes comme Lille ou Nantes ont décidé l’annulation suite à la pandémie. Toutefois, à Paris, elle devrait se tenir le 26 juin alors qu’à Lyon et Strasbourg, ce sera le 12 juin.  Marseille le 3 juillet, Annecy l’a programmée le 17 juillet tandis que Bordeaux, Biarritz et Grenoble ont choisi septembre. A Toulouse, ce sera le 9 octobre.

Pride 2021~ Pride

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