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Un couvre-feu national entrera en vigueur samedi à 18 heures

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"Cela signifie qu’à partir de samedi 18 heures, chacun devra être chez soi. Les dérogations, très limitées, seront les mêmes que celles actuellement applicables pour le couvre-feu à 20 heures", a prévenu Jean Castex.

Le gouvernement a annoncé jeudi la généralisation du couvre-feu à 18 heures sur tout le territoire métropolitain, et ce dès le samedi 16 janvier, en promettant de nouvelles aides pour soutenir les entreprises.

Ces dérogations permettront notamment « de revenir du travail ou d’aller chercher ses enfants à l’école ou à la crèche ». Il ne sera donc « pas possible de sortir pour des raisons personnelles ».

Les restrictions s’appliquent également aux commerces puisque « sauf les exceptions liées aux missions de service public, tous les lieux, commerces ou service recevant du public seront fermés à 18 heures », a précisé le Premier ministre.

En cas de non-respect du couvre-feu, une amende de 135 euros sera délivrée. Elle s’élève à 200 euros en cas de récidive. Après trois infractions en 30 jours, celle-ci atteint 3.750 euros et peut s’accompagner de 6 mois d’emprisonnement, indique le site du ministère de l’Intérieur.

Des dérogations sont prévues pour les déplacements scolaires et professionnels. D’autres motifs sont également pris en compte : déplacements « pour des consultations et soins », pour « motifs impérieux familiaux » ou encore pour répondre à « une convocation judiciaire ou administrative ».

En cas de contrôle, il convient de présenter une attestation de déplacement dérogatoire, un justificatif de déplacement professionnel ou un justificatif de déplacement scolaire, dûment remplis, disponibles en ligne sur le site du gouvernement.

Cette mesure aurait prouvé son efficacité sanitaire dans les 15 premiers départements où le couvre-feu a été mis en œuvre à 18 heures dès le 2 janvier. Dans ces départements, « la hausse du nombre de nouveaux cas y est 2 voire 3 fois plus faible que dans les autres départements métropolitains », a précisé le Premier ministre. « Dans son dernier avis reçu hier soir et qui sera rendu public très rapidement, le Conseil scientifique a du reste confirmé l’utilité du couvre-feu dans la lutte contre la pandémie », a également ajouté Jean Castex.

Les écoles resteront donc ouvertes. Mais les activités physiques et sportives scolaires et périscolaires en intérieur sont suspendues jusqu’à nouvel ordre et le protocole sanitaire dans les cantines sera encore renforcé.

Pour freiner la propagation du variant britannique, un protocole visant à tester jusqu’à un million d’enfants et d’enseignants par mois va également être mis en place.

Quant aux universités, les travaux dirigés en première année reprendront par demi-groupes à partir du 25 janvier. Cette mesure s’étendra ensuite, « si la situation sanitaire le permet, aux étudiants des autres niveaux », a ajouté le premier ministre, en exprimant la « préoccupation » du gouvernement face au « profond sentiment d’isolement, mais aussi les vraies difficultés pédagogiques » des étudiants.

Les conditions d’entrée en France seront parallèlement durcies « fortement » et les contrôles aux frontières vont être « renforcés ».

À compter de lundi, tous les voyageurs en provenance d’un pays extérieur à l’Union européenne devront effectuer un test avant de partir, a précisé le premier ministre. Les personnes concernées devront par ailleurs s’engager sur l’honneur à s’isoler pendant sept jours une fois arrivées en France, puis à refaire un deuxième test PCR à l’issue.

Le contrôle des frontières sera également renforcé et des tests négatifs exigés pour rejoindre plusieurs territoires d’outre-mer.

Environ 20 000 nouveaux cas sont comptabilisés chaque jour en France – plus de 21 000 jeudi -, loin des 5000 espérés à la mi-décembre par le gouvernement. Et la pression hospitalière ne faiblit pas, avec près de 25 000 malades de la COVID-19 hospitalisés.

Après un démarrage poussif et critiqué, la campagne de vaccination va s’accélérer. Dès lundi, les personnes présentant des pathologies à haut risque (insuffisances rénales chroniques, cancer sous traitement, transplantés d’organes, personnes trisomiques…) pourront se faire vacciner, soit 800 000 personnes supplémentaires.

Cet élargissement ne remet pas en cause l’ouverture prévue de la vaccination à toutes les personnes de plus de 75 ans. Au total, 700 centres de vaccinations seront ouverts lundi et seront tous en capacité de donner des rendez-vous pour les quatre prochaines semaines, a assuré le ministre de la Santé Olivier Véran.

Les doses pour vacciner 2,5 millions de personnes en France devraient être disponibles d’ici à la fin du mois de février, a-t-il ajouté.

Selon le dernier bilan, plus de 247 000 personnes ont reçu leur première injection, alors que la France disposait la semaine dernière d’un million de doses du vaccin Pfizer/BioNTech.

Sur le volet économique, le premier ministre a assuré que les dispositifs de soutien seraient maintenus « tant que cela serait nécessaire ».

« Nous avons une conscience aiguë de la lassitude, de la colère des professions touchées », a souligné à ses côtés le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, qui a annoncé entre autres que les entreprises auraient le « droit » de bénéficier d’un an de plus de remboursement des prêts garantis par l’État. Les coûts fixes des entreprises fermées seront pris en charge jusqu’à 70 %.

Si vous êtes un patron qui a souscrit à un prêt (170.000 euros en moyenne), vous deviez normalement déjà commencer à rembourser dans un mois et demi, en mars prochain. Désormais, vous avez le droit de demander le report de cette échéance d’un an supplémentaire, et n’avoir rien à rembourser avant 2022. Attention, ce report n’est toutefois pas automatique. Il faut absolument le demander à votre banquier.

Le fonds de solidarité, qui permet de recevoir des aides pour les artisans, commerçants ou indépendants, devient par ailleurs plus généreux, avec 4 milliards d’euros par mois. Plusieurs entreprises sont concernées.

D’abord, les grandes structures, celles qui ont un chiffre d’affaires dépassant le million d’euros par mois et qui sont sous le coup d’une fermeture administrative (comme par exemple une chaîne de restaurants, d’hôtels, plusieurs salles de sports, de bowlings, ou des magasins de locations de skis).

Désormais, si vous faites partie de cette catégorie, 70% de vos coûts fixes (loyers, factures d’électricité et même impôts) peuvent être pris en charge par le fonds, dans la limite de 3 millions d’euros maximum sur le premier semestre de cette année. Et cette aide se cumule par ailleurs avec les autres sommes déjà issues du fonds de solidarité.

Les fournisseurs des restaurants et des cafés, les « victimes collatérales » des fermetures, sont également concernés. Si vous êtes par exemple pêcheur, brasseur, grossiste ou blanchisseur, l’élargissement du fonds de solidarité vous permet désormais de passer d’une aide qui était de 10.000 euros par mois à jusqu’à 200.000 euros.

Petit rappel : pour demander ces aides du fonds de solidarité, il faut aller sur le site impots.gouv.fr, et remplir le formulaire des pertes de chiffres d’affaires en page d’accueil. Pour les déclarations du mois de décembre, il doit être en ligne dès le midi du vendredi 15 janvier. Le paiement est attendu en début de semaine prochaine, comme l’a promis Bercy.

Les commerçants et responsables de magasins, qui vont pâtir du couvre-feu généralisé à 18h à partir de ce samedi, ont demandé expressément au gouvernement de simplifier et raccourcir la procédure actuelle pour ouvrir le dimanche, a indiqué vendredi le représentant d’une de leurs fédérations. « On a demandé au gouvernement de libéraliser totalement l’ouverture des magasins le dimanche pour ceux qui le souhaitent », a déclaré Jacques Creyssel, directeur général de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), au micro de BFM Business.

Le dirigeant a également argué du fait que l’ouverture le dimanche permettrait « du point de vue sanitaire et économique » de « compenser » les nouvelles mesures restrictives annoncées jeudi par le gouvernement. « Les courses alimentaires après 17h00 représentent à peu près 30% du chiffre d’affaires. Il y aura du report. Dans certains cas tôt le matin, entre midi et deux. Il y aura de la livraison. Mais les commerces vont souffrir : les plus gros, les centres commerciaux, les hypermarchés, mais aussi les petits magasins d’habillement par exemple », a-t-il encore précisé, soulagé néanmoins d’avoir échappé « à un reconfinement total ou lors du week-end ».

« On va renforcer les contrôles », a également confirmé ce vendredi sur franceinfo Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, concernant l’application de la jauge dans les grandes surfaces. Le couvre-feu à partir de 18h va inciter les Français à aller faire les courses le week-end, ce qui devrait provoquer un afflux de clients.

Le porte-parole a admis qu’il avait constaté que certaines grandes surfaces ne contrôlaient pas la jauge des clients : « ll y a malheureusement toujours des exceptions, des structures qui ne respectent pas les règles. Il ne faut pas non plus considérer que c’est le cas partout. Mais on va renforcer les contrôles. C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre », a-t-il déclaré. Selon lui, « plusieurs dizaines de milliers de contrôles » ont été effectués sur les établissements recevant du public et notamment des supermarchés.

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